La justesse d'être

Être pleinement soi, dans sa justesse et congruence de corps, de cœur et d’esprit, relève du plus bel accomplissement !

En effet, rester cohérent(e) en fonction de ses besoins, de ses envies, tout en étant en constante relations, interactions avec la société, les amis, la famille, ses propres enfants, les relations de travail, représente parfois un sacré défi. Jusqu’à quel point acceptons-nous une situation, une attitude, des paroles, des gestes sans renier une partie de ce que nous sommes, ce que nous ressentons au cœur de notre intimité, de notre intégrité ?

Dans cette optique, je vous propose quelques éclaircissements, avec une mise en pratique, pour justement affiner cette lucidité intérieure qui parfois est obstruée par un sentiment de confusion ponctuel ou récurrent.

 

Notion de justesse

Tout d’abord, il m’apparaît important de clarifier la notion de justesse, à distinguer des notions de juste et injuste. La justesse exprime un accord complet, reconnu et congruent de notre  propre attitude en lien avec une circonstance ou une situation. Une attitude dont nous sommes 100% responsable et pleinement assumée. En ce sens, émerge la notion de respect de soi, dans ses besoins et sa capacité à les faire valoir à travers notre comportement et les actions adéquates.

Cela demande beaucoup de vigilance, d’écoute intérieure et de courage pour confronter des habitudes de longue date et des loyautés issues de notre éducation qui s’avèrent en l’occurrence des conditionnements obsolètes ou inadéquates. Par exemples, savoir dire non à une invitation de la part de bons amis ou la famille pour se reposer, savoir exprimer un sentiment particulier avec son ou sa conjointe pour partager sa vérité du moment au risque de moins plaire, faire valoir son point de vue divergent dans un cadre professionnel… Ces quelques exemples représentent d’infimes reflets de tous ces moments où nous nous retrouvons dans une situation à concilier, avec un goût amer plus ou moins prononcé, entre ce que nous avions vraiment envie et ce que nous avons faits. Évidemment concilier, faire des compromis est nécessaire, magnifique ; l’une des plus belles marques d’amour inconditionnel dont nous sommes capables. L’essentiel est d’arriver à réaliser ces actions, en totale cohérence et justesse.

Pourquoi ? Vous l’aurez vite compris, ressenti même. C’est en lien direct avec notre plein épanouissement, puisque cela relève de l’expression, de la manifestation en actions, comportements et attitudes de notre plénitude. Si vous retrouvez une situation particulière, voire un moment simple où vous avez agi en totale cohérence et affirmation de vos besoins de la manière la plus juste pour vous en tenant compte des autres, vous pouvez ressentir une sensation unique et sans équivoque d’accomplissement.

 

Être juste et égoïsme

Mais comment savoir, reconnaître ce qui est juste pour soi, en soi, sans tomber dans l’égoïsme ? Tout d’abord, si vous vous posez la question d’être égoïste, c’est que vous avez conscience des autres (famille, conjoint(e), enfant(s), collègue(e)s…) et donc votre attitude et intention n’est de fait plus égoïste. Car même si votre action est certes centrée sur vos besoins, avec la conscience de son impact avec et envers les autres, il s’agit d’un égoïsme sain ; prendre soin de soi pour être davantage à même d’agir et d’une certaine manière de prendre soin aussi des autres.

Être juste avec soi, permet aux autres de l’être.

De plus, être dans sa justesse rend service à tout le monde. De fait, pour vous, et aussi pour votre entourage, qui par vos actions, réalise l’importance d’agir en totale cohérence. Votre attitude agit comme un miroir face aux personnes de votre vie, tant personnelle que professionnelle. Ensuite, que ces personnes apprécient plus ou moins votre justesse les regarde pleinement. À leur tour, il en est de leur entière responsabilité d’agir de la manière la plus juste pour elles, avec vous.

 

Mise en pratique pour reconnaître sa justesse

L’un des points essentiels quant à sa justesse d’être est d’être présent(e) à son ressenti (aux sensations fines qui circulent en soi) de les reconnaître et d’agir en adéquation avec. Ces sensations sont à distinguer de l’interprétation que nous en faisons, qui est très souvent filtrée par nos conditionnements (éducation, habitudes, loyautés et  valeurs morales, intégrées de longue date…)

Pour commencer, je vous propose de reconnaître simplement ce qui se passe lorsque vous exprimez :

« J’ai l’impression… » , « Je pense que… » en lien avec un sujet particulier.

Par exemple : « J’ai l’impression, je pense que mon amie a raison. »

Dans votre ressenti, validez si c’est juste une impression, une pensée ou si c’est bel et bien ce que vous ressentez sans équivoque. Votre ressenti est un révélateur de votre vérité intérieure, très utile pour valider votre justesse. En ce sens, « Est-ce que je ressens que mon amie a raison ? » À nouveau, écoutez, observez votre ressenti et si la réponse intuitive est « oui », claire et nette, c’est bien plus qu’une impression ou une pensée. C’est un fait qui est ensuite interprété en pensée et exprimé verbalement.

Ensuite, pour se reconnaître ses besoins de ses envies, sachant que les envies sont plus de l’ordre mental même si elles incluent les besoins profonds, voici une autre mise en pratique :

Par exemple : « J’ai envie d’une glace à la vanille. »

En lien avec votre ressenti, est-ce juste une envie (et c’est tout à fait correct de l’assouvir) ou est-ce un besoin profond ? Là encore, il s’agit de reconnaître, en toute sincérité, humilité et justesse ce qu’il en est de cette envie.  Cela permet d’harmoniser clairement notre envie gourmande du besoin profond, ou non, de se nourrir, de se faire plaisir. Vous pouvez appliquer cette reconnaissance de distinction entre envie et besoins à tous types de situations et circonstances. Le plus important est de se respecter dans vos besoins, liés à votre justesse d’être.

Dans cette optique, à tout moment, nous pouvons nous demander : « De quoi ai-je besoin, quel est mon besoin ? » et d’être présent aux sensations,  à son ressenti et de laisser monter intuitivement la réponse pour la valider, sans équivoque. Ainsi nous mettons à jour notre vérité du moment pour agir adéquatement en toute justesse. Cela demande parfois de passer en priorité aux regards et aux envies des autres, et tant que vous en avez conscience, il s’agit d’une forme d’égoïsme sain qui rend service de manière démultipliée (à vous et les autres).

Pour conclure, vivre dans sa justesse relève d’un cheminement subtil de connaissance de soi ; en fait de reconnaissance de soi !

Évidemment, il existe d’autres moyens pour affiner et amplifier sa justesse d’être. Bien entendu, je suis à votre écoute pour en partager de nouveaux, applicables spécifiquement à votre expérience de vie. Dans tous les cas, je vous souhaite de tout cœur d’agir de la manière la plus congruente et la plus juste.

Au plaisir de contribuer à votre épanouissement.