L'absolu et le relatif : Absolutif

Dans la nature, sa riche végétation, sa diversité de minéraux, l’étendue de son empire animal, avez- vous déjà observé des contraires ? Y a-t-il dans la nature des opposés, une notion d’opposé ? Le soleil se lève-t-il, se couche-t-il ? Un arbre est-il l’opposé d’un autre ? Un animal, son comportement est-il le contraire d’un autre ?

Prenez quelques instants pour observer cela à nouveau.
Quelle réponse vous vient intuitivement dans le silence de votre attention ?

Cette notion d’opposé, de contraire est propre à l’Homme, à un aspect de sa logique ; soit un système de pensée qui le conditionne depuis des millénaires. Ce mode de pensée, cet état d’esprit, bien qu’utile à certains égards conceptuels, le cloisonne en termes d’attitudes et de comportements ; malgré sa meilleure intention d’épanouissement.

Par exemples, les propriétés d’un lion, du soleil ou d’un fruit sont-elles bonnes, mauvaises ?
N’est-ce pas plutôt l’expérience que nous en avons fait qui impacte notre état d’esprit, et donc nos comportements par la suite envers ces derniers ?

S’allonger sur une plage de Tahiti en plein soleil sans protection solaire va nous donner une expérience du soleil assez cuisante ! En même temps, quand un rayon de soleil vient baigner de lumière notre salon ou chambre en milieu de matinée, cela est vécu comme plutôt agréable. Pourtant, dans les deux cas le soleil est le même, ses propriétés sont identiques. Ce sont juste nos expériences et leur interprétation qui diffèrent.

Ainsi, nous voilà à classer nos expériences, bien souvent avec un état d’esprit dualiste.

 

Le dualisme

Tout d’abord, examinons sa définition : Le dualisme est une doctrine philosophique posant deux principes irréductibles et indépendants.

En premier lieu, comment pourrait-il y avoir deux choses indépendantes l’une de l’autre ?

Par exemples, l’absolu et le relatif. Il ne peut y avoir d’absolu sans relatif et de relatif sans absolu. Ainsi les deux sont intrinsèquement liés, en relations, même si notre état d’esprit conceptuel peut les distinguer. Bien que le mot n’existe pas officiellement, de manière conventionnelle, n’est-ce pas plutôt absolutif ?

Ainsi cette notion de dualisme, viable conceptuellement et à laquelle nous avons tous été conditionnés depuis notre plus jeune enfance, ne reste viable que dans l’idée et non dans les faits. C’est l’une des raisons fondamentales pour laquelle l’Homme souffre, pris dans ses comportements et états d’esprits paradoxaux. Ne nous est-il pas arrivé de vouloir quelque chose, de se qualifier de quelque chose et de réaliser autre chose perçue comme contraire ?

 

Son utilité et ses pièges

Évidemment, le dualisme a une utilité. Entre autres, celle de repère, pour nous apporter une sensation de confort et de sécurité. Car nous voilà capables d’affirmer en silence « Je suis dans le Bon, le Bien, le Vrai, ou pas » Ce qui permet de se positionner, de se repérer dans cette immense infini et diversité que représente la Vie !  

Cependant, bien qu’utile pour nous servir de repère, le piège principal du dualisme est de nous faire agir de manière catégorique « Ce que je fais est bien, est mal, est vrai, est faux, est bon, est mauvais… ». Pourtant, sommes-nous seulement une chose pensée, qui de surcroît repose sur un concept limité ? Bien sûr que non, même si l’impression parfois nous fait ressentir ou affirmer le contraire. Ah encore une trace de dualisme ! Décidément il est présent à bien des égards. Alors est-il possible de l’éviter, en tout cas d’éviter ses pièges ?

 

Sortir du dualisme

Il n’est pas possible de sortir du dualisme avec un état d’esprit dualiste. Ce serait comme vouloir guérir d’une maladie en se soignant par une autre forme de maladie, même si le remède génère quelques bienfaits passagers.

Comme toute forme de souffrance conditionnée par un certain état d’esprit, l’un des moyens les plus directs est de reconnaître les aspects du dualisme qui nous anime. Par cette reconnaissance, par cet espace de conscience lucide, se dissout l’engrenage des conditionnements de nos actions répétées. Le conditionnement du dualisme est ainsi reconnu dans un espace bien plus vaste où d’autres possibilités d’états d’esprits peuvent alors émerger et s’intégrer pour réaliser pleinement notre épanouissement.

Pour remonter à la source du dualisme et le reconnaître dans toute son ampleur, l’un des moyens est d’être présent à son « critique intérieur »; à la teneur des jugements que vous portez envers vous. Vous repérerez bien vite cet état d’esprit dualiste qui vous anime. De cette reconnaissance, allez-vous alimenter davantage cet état d’esprit, même avec une très belle intention, par de nouvelles dualités ou laisser cet état d’esprit et envisager une autre manière d’agir et de penser ?

Pour conclure, il importe d’être conscient de ce mode de pensée dualiste, présent, enraciné au cœur de notre identité. Car les actions qui découlent de notre état d’esprit vont soit générer une forme de souffrance, soit des bienfaits durables.

De tout cœur à vos côtés.