Lâcher-prise : 3 erreurs à éviter pour y arriver plus facilement

Le thème du lâcher-prise attire beaucoup de participants aux ateliers de méditation.

Lors des moments d’échanges pour affiner leur compréhension et leur pratique, j’ai pu observer des questions et des comportements qui reflètent des difficultés similaires à lâcher prise ; principalement par une compréhension et des attitudes inadéquate, induites par des messages condensés dénués de leur substance (blogues, vidéos,…) et diffusés sur internet .

Dans ma mission de contribuer au bien vivre des personnes, vous trouverez ci-dessous 3 erreurs assez peu connues qui vont vous permettre de lâcher prise plus facilement.

Erreur #1 : Une compréhension biaisée du lâcher-prise

« Lâcher prise » peut évoquer soit une action, comme le fait de lâcher un objet de notre main (ex : une balle), soit un état d’esprit entraîné qui permet de réaliser l’action de lâcher-prise de manière facilitée.

Autant, il est possible de réaliser l’action  assez facilement concernant des objets matériels  (telle la balle), mais c’est bien plus difficile qu’il n’y paraît quand il s’agit d’émotions (+/- intenses) et de pensées récurrentes (un sujet de conflit au travail ou en famille par exemples).

C’est pourquoi, il est important, voire essentiel, de développer son état d’esprit, grâce à des pratiques (telle la méditation) pour arriver ensuite à lâcher-prise sur une situation qui nous impacte fortement.

En effet, quand nous ressentons de la colère, de la frustration ou une envie forte, l’émotion agit sur nos pensées et comportements ; de ce fait, nous sommes bien souvent en réaction à cette émotion.

Malgré la bonne intention du mental avec ses « Il faut… », « Je dois arriver à lâcher-prise », il y a très peu de chances que cela fonctionne. Car au moment présent, l’émotion ressentie domine et puisqu’elle est là, elle ne peut-être supprimée d’un coup de pensée magique.

 

Erreur #2 : Une action de substitution

Pour tenter de lâcher prise, la plupart des personnes (avec la meilleure intention du monde pour elles), vont soit éviter l’émotion-pensées ressenties (en regardant la télé ou aller au cinéma par exemples), soit dé/compenser la tension intérieure en faisant du sport (courir, faire du vélo,…).

Mais là encore, il n’y a aucun lâcher-prise de réalisé ; juste un changement de focus perceptuel ou de décharge physique qui va soulager  temporairement. Bien que les loisirs et le sport soient des facteurs essentiels à notre équilibre de vie, dans ce cas de dé/compensation pour lâcher prise, ces actions répétées ne vont pas aider à lâcher-prise sur de nouvelles situations plus irritantes.

Là encore, il s’agit davantage d’entraîner son mental.
Avec davantage de conscience et de présence attentive, nous pouvons développer un état d’esprit propice au lâcher-prise.

Ainsi, quand une situation survient et commence à nous irriter, nous voilà plus à même de reconnaître nos émotions profondes et les pensées attenantes pour les laisser circuler; les laisser être et disparaître à leur rythme sans forcer ou chercher quoique ce soit. Par cette attitude de laisser être, nous pouvons vraiment lâcher prise.

 

« Toute souffrance est causée par un attachement. » Matthieu Ricard

Avec cet état d’esprit de lâcher-prise, de laisser-être, il y a moins d’attachement à nos pensées-émotions et nous sommes beaucoup moins dans la réactivité, l’emportement et en prise avec nos tourments récurrents, plus ou moins intenses. 

Nous sommes ainsi plus enclins à agir avec conscience, bienveillance et justesse, et non de manière réactive et impulsive.

 

Erreur #3 : Un mode de pensée trompeur

Notre mental est un outil fabuleux, animé constamment de pensées. Les pensées circulent bien plus vite que les émotions dans notre corps. C’est pourquoi il y a souvent un décalage entre « Il faut que je lâche-prise » et le ressenti du lâcher-prise de l’émotion, qui stagne et alimente plus longtemps des pensées récurrentes.

Ainsi, ce n’est pas parce que nous pensons à lâcher-prise que cela va se réaliser à cet instant.

C’est comme si vous vous disiez « Je vais courir un marathon » , que vous mettiez vos chaussures de sport et commenciez à courir avec l’espoir de franchir la ligne au bout des 42,195 km, sans vous être entraîné correctement auparavant. Certes il y a sûrement une personne extraordinaire sur la planète qui pourrait y arriver du premier coup, mais pour la plupart d’entre nous, nous nous retrouverions en situation d’échec douloureux.

La pensée est rapide, fluide, volatile, mais elle ne remplace pas la pratique du corps et l’intégration de cette pratique en conscience.

C’est pourquoi il est nécessaire de développer un état d’esprit propice au lâcher-prise, grâce à une juste compréhension de notre mental, avec des pratiques physiques adéquates.

 

Pour conclure, j’aimerais citer un enseignant bouddhiste  « Apprendre à vivre, c’est apprendre à lâcher prise. »