Nous permettons nous VRAIMENT de vivre l’ensemble de nos émotions ?
Au premier regard il semble que oui car nos attitudes et comportements en sont animés constamment.
Mais laissons nous vraiment leur influx circuler totalement à travers nos paroles et nos gestes ?
C’est là une toute autre affaire, dû aux conditionnements éducationnels et les conventions sociales qui influent nos comportements.
Par exemple, est-ce qu’être en colère et l’exprimer était autorisé dans notre famille ? Est-ce que les émotions étaient bienvenues à table, si ce n’était les avaler, les réprimer et rester en silence avec ? Ou bien étaient-elles permises seulement dans un certain cadre défini, voire très limité, tels de rares moments d’échanges authentiques ?
Pour la plupart d’entre nous c’était loin d’être le cas. Cet environnement parental, pourtant fondamentalement bienveillant avec l’intention de donner le meilleur à travers notre éducation, a peu permis ou facilité cette expression émotionnelle si nécessaire à notre équilibre de vie.
Autant cet environnement familial a généré de nombreux conditionnements qui nous ont permis d’évoluer en société de manière convenable, autant il est nécessaire d’arriver à laisser circuler ces influx émotionnels, qui accumulés peuvent devenir de vrais bombes à retardements !
Laisser circuler l’émotion présente
L’émotion représente un influx d’énergie véhiculé à travers notre corps. Et cet influx est perçu, interprété par notre mental qui ensuite l’étiquette comme bon ou mauvais. Ah ce fameux mental dualiste ! (voir l’article Absolutif en cliquant ici ). Pourtant à observer de très près cet influx, c’est de l’énergie pure ; de la même essence que celle qui anime toute chose autour de nous, y compris le soleil et l’univers. Ainsi, il s’avère essentiel de laisser circuler totalement cette énergie afin que sa charge émotionnelle se dissipe, et non s’accumule au point qu’à un certain moment ses effets soient somatisés par notre corps (tension particulière, maladie,…).
Évidemment, en réunion de travail ou en plein dîner familial, il n’est pas possible (sur un plan conventionnel) de se mettre à hurler ou de frapper des poings sur la table pour exprimer pleinement l’émotion du moment. Pour palier à cela, je vous propose d’utiliser la puissance de nos fonctions cérébrales et de notre imagination de manière bien pragmatique. Car notre corps ne fait aucune différence entre une histoire fictive ou perçue comme réelle. Pour preuve, quand nous regardons un film, nous ressentons tout autant les impacts émotionnels de cette fiction animée d’images et de sons.
Basé sur ce principe prouvé scientifiquement, je vous propose un moyen simple et utile pour laisser circuler l’émotion du moment quand vous sentez son flot vous emporter ou même vous submerger.
Dérouler le scénario émotionnel
Le principe est très simple.
Quand une émotion survient, surgit en soi et que votre environnement immédiat ne vous permet pas de l’exprimer verbalement ou par des gestes, autorisez-vous à vivre pleinement le scénario, jusqu’au bout, en lien avec cette émotion. Oui, vivez-le entièrement jusqu’à la fin de votre film mental, quel que soit le scénario et la tournure qu’il prend : scénario catastrophe, scénario tumultueux… Laissez-vous guider par votre intuition en lien avec votre émotion.
Par exemple, il y a quelques années alors que j’apprenais à faire du KiteSurf, j’ai passé une journée particulièrement difficile sur l’eau pour améliorer le maniement du Kite (grand cerf-volant). Plusieurs fois je tombais à l’eau et dépensais beaucoup d’énergie à remonter sur la planche pour en peaufiner la maîtrise. Au bout d’un moment j’ai senti une vague de frustration et de colère monter en flèche. Là j’ai préféré revenir sur le sol ferme au lieu de rester énervé en pleine mer.
Une fois le Kite rangé, plié je suis allé m’asseoir et prendre une boisson désaltérante. Mais l’émotion est revenue de plus belle ; frustration, colère. J’avais envie de tout casser aux alentours tant l’aspect perfectionniste était à l’oeuvre. Alors l’idée m’est venue d’aller pleinement avec cet influx émotionnel au lieu de le comprimer. Mais d’y aller mentalement et non physiquement pour dérouler le scénario. Ainsi je me suis vu revenir près de mon matériel de KiteSurf et le briser, le déchiqueter en mille morceaux ; le mettre en miettes. Cela a pris quelques minutes et d’un coup je me sentais soulagé et me voyais assis a côté bien calme et serein. Ma respiration l’était tout autant. Quand j’ai rouvert les yeux, j’étais assis calmement et j’appréciais maintenant le beau paysage du bord de mer, tout en appréciant aussi que mon matériel de Kite était intact, prêt à l’emploi pour de nouvelles aventures !
J’ai mis au point cette technique il y a quelques années et l’ai appliqué à de nombreuses reprises avec des clients en coaching. C’est fabuleux de constater les effets que cela produit. Bien souvent, ne serait-ce que par le fait de s’autoriser à vivre l’émotion, cela dissipe les tensions intérieures qui cloisonnaient la circulation de l’influx émotionnel.
Si vous n’osez pas en faire l’expérience, c’est peut-être qu’il y a une émotion particulière; peut-être une forme de peur ou de réticence. Et si vous dérouliez le scénario de ce qui vous retient jusqu’au bout ? Vous pouvez tout à fait le faire en étant confortablement assis. Faites-en l’expérience et vous verrez par vous-mêmes ce qui se passe, comment vous vous sentez à la fin du scénario émotionnel.
Pour conclure, non seulement cela devient ludique de repérer l’influx émotionnel présent et de le laisser circuler totalement en se laissant aller à son scénario jusqu’au bout. En plus, vous devenez de plus en plus fin pour repérer l’influx émotionnel présent, quel que soit son intensité. Avec la pratique, tout devient plus facile.
Au plaisir de contribuer à votre plein épanouissement !
